Soutien Refuges

Il détruit tout !

 

Il casse tout à la maison !

 

Même sans être soi-même concerné par le problème, tout le monde a au moins déjà entendu parler de chiens qui ne supportent pas de rester seuls. Destructions de mobilier, effets personnels des maîtres déchiquetés, mordillements des meubles et ou encore attaques des murs, mais aussi hurlements, aboiements, malpropreté, voire attitudes auto centrées… : voilà les plaintes qui reviennent le plus fréquemment chez les clients des comportementalistes. Non, ce n’est pas la vengeance qui l’incite à détruire, car le chien ne ressent ni la volonté de nuire, ni celle d’engager des représailles. Ces comportements lorsqu’ils surviennent durant l’absence des propriétaires, sont le résultat de son mal-être, de privations éventuelles vécues dans l’enfance, de frustration affective ou de l’ennui.

 

Analysons de plus près les raisons de ces manifestations de détresse :

 

 

-      il s’ennuie : peu ou pas stimulés, certains chiens dépérissent et adoptent des comportements que nous ne désirons pas, mais qui ne sont que des tentatives d’adaptation de leur part, à une situation qu’ils ne savent pas comment gérer. Même s’il vit avec d’autres animaux, l’absence d’un humain avec lequel interagir ne peut pas être comblée par un autre chien, un chat ou un autre animal. Ils peuvent jouer ensemble un petit moment, puis l’excitation retombe et l’inactivité resurgit. Alors que lorsqu’un humain est là, il peut initier le jeu ou répondre à une demande faite par le chien. Dans le cas d’un chien laissé seul trop longtemps, l’ennui peut l’amener à faire des « bêtises ». C’est l’expression consacrée, même si elle est inexacte : pour lui, il n’y a aucune « bêtise », il y a juste un inconfort à combler, un malaise à ne plus sentir, du temps à faire passer. Et il n’a rien d’autre que son propre corps et son environnement pour cela ! Il utilisera donc ses outils (ses pattes, sa gueule, sa force physique) pour s’en prendre à ce qui se trouve à sa portée.

 

 

-      il est jeune, éventuellement adolescent (donc instable émotionnellement) et s’adapte mal à la solitude. Parfois les maîtres n’ont pas pris le temps de procéder à un détachement, en apprenant au chiot à rester seul sans stress. De plus, du fait de son immaturité, il n’arrive pas à contrôler ses émotions et lorsqu’un pic (une stimulation) survient, il s’adapte du mieux qu’il peut, dans le contexte dans lequel il est placé. L’angoisse de ne pas avoir son être d’attachement près de lui peut provoquer des comportements dits « redirigés », par exemple sur un objet qui se trouve là, et même sur son propre corps !

 

-      il est dépendant de ses maîtres et ne supporte pas bien d’être seul. C’est le cas le plus fréquent, un chien materné, couvé, est rendu dépendant par ses maîtres qui s’occupent de lui sans arrêt et lui ont enlevé toute autonomie à force d’attention constante. La frustration qu’il ressent peut l’amener à déchiqueter, détruire, arracher ou grignoter, parce que cela l’apaise au moment où il le fait.

 

-      il est incapable de s’adapter à un environnement qui n’est pas celui qui lui convient le mieux. La nature de certains individus nécessite beaucoup d’exercice physique. Mais voilà qu’on ne leur propose rien d’autre (ou si peu) qu’une vie sur le canapé à attendre que le temps passe, à défaut de longue promenade au grand air ou d’activités distrayantes.

 

-      la moindre stimulation l’affole. Parfois un simple bruit dans le couloir, un avion qui passe à proximité ou un chien qui aboie, provoque une poussée d’adrénaline chez celui qui était au repos, et le pousse à chercher un moyen d’oublier son inquiétude.

 

 

-      il n’est jamais promené puisque ses propriétaires imaginent que son jardin lui suffit largement. Pourtant il aurait bien besoin de stimulations de ses sens, grâce à des balades dans des lieux différents, dans lesquels ils pourraient flairer les traces laissées par d’autres animaux, et y déposer les siennes !

 

 

Ce que nous pouvons faire pour limiter les dégâts :

 

lui apprendre à supporter la solitude, en faisant progressivement un détachement. Ne le prenez pas tout le temps dans vos bras ou sur les genoux, ne le papouillez pas sans arrêt, de lui parlez pas sans cesse… il a besoin de gagner en autonomie et si on alimente sa dépendance affective en ne se consacrant qu’à lui, on entretient les destructions.

 

lui proposer des distractions pour l’occuper lorsqu’il est seul (les jouets distributeurs de nourriture sont de plus en plus variés et disponibles dans la plupart des commerces).

 

le promener davantage, lui faire faire plus d’exercice physique pour qu’il soit fatigué quand vous partez et profite de votre absence pour récupérer .

 

demander à quelqu’un de le sortir ou de passer un peu de temps avec lui si la durée de solitude dépasse 5 heures par jour.

 

alléger son stress en arrêtant de le materner (donc l’aider à avoir un peu d’autonomie par rapport à vous).

 

éviter les rituels de départ et de retour, qui ne font qu’ajouter du stress et augmenter l’anxiété : ne lui parlez pas pour lui dire que vous allez partir (il le sait, il vous voit vous préparer !), évitez de le saluer (cela ne fait qu’augmenter son angoisse) et ne prolongez pas indéfiniment la fête qu’il vous fait à votre retour.

 

apprenez-lui à être seul même lorsque vous êtes présent dans la maison. Ignorez-le un certain temps plusieurs fois dans la journée : vaquez à vos occupations comme s'il n'était pas là, passez dans une autre pièce et laissez-le sur place le temps de quelques minutes.

 

absentez-vous pour quelques instants, par exemple pour aller chercher le courrier ou sortir la poubelle. Ne vous préoccupez pas du chien au moment de partir ni à votre retour. Encore une fois, vos entrées et sorties doivent faire partie du quotidien sans générer d’inquiétude démesurée.

 

 

 

 

Si vous avez un chien qui est tellement attaché à vous qu’il fait des bêtises lorsqu’il est seul (destructions, hurlements, aboiements, malpropreté, attitudes auto centrées, etc.), je vous propose de voir un comportementaliste pour qu’il vous aide à résoudre ce problème de manière personnalisée. On ne peut pas appliquer un seul et unique protocole pour toute situation, même si elles se ressemblent un peu. Chaque chien est différent, ne l’oublions pas.

 

 

 

Trop de caresses maintiennent votre compagnon dans un état infantile qui augmente son anxiété.

Pratiquer le détachement c'est rompre " l'hyper attachement " qui vous lie à votre chien, c'est continuer le travail commencé par la mère lorsqu’elle repousse ses petits pour les rendre autonomes et c'est l'aider à grandir.

 

 

 

Source:

Laurence Bruder Sergent pour ATOUT CHIEN et frenchtoutou

(publié dans Atout Chien et sur le site www.frenchtoutou.com)



08/01/2011
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